Août 2013 : un fabuleux voyage au coeur des steppes mongoles

31/08/2013 18:09

Je visualise mes photos dès mon retour de vacances et, à nouveau, quelle déception … Ni photo ni film ne pourra jamais résumer ce que l’on a vécu, les émotions ressenties, les odeurs, l'atmosphère des lieux, etc. Je pense que seuls les mots peuvent l’exprimer et une page de blog ne suffira malheureusement pas. L’une de nos compagnes de voyage avait emporté le livre « La vertu des steppes » de Marc Alaux. Quel bonheur de revivre quelques moments de notre voyage au travers de ces pages. Cette lecture nous incite à en découvrir d’autres. Via ces quelques jours, nous avons entraperçu un mode de vie et une culture tellement différents des nôtres, que cela donne envie d’en apprendre plus sur ce peuple enclavé entre la Chine et la Russie, dont les influences se font encore sentir aujourd'hui. Un pays encore récent (il est resté très longtemps sous dominance russe) aux nombreuses traditions.

Après ces quelques jours de voyage au centre de la Mongolie (à 7-8h de route de Oulan Bator), on souhaite également découvrir d’autres régions de ce magnifique pays : les sommets de l’Altai, les tribus du nord à la frontière russes, les nomades à chameaux du désert de Gobi, etc.

La beauté intérieure des mongols est à l’image de leurs paysages : immense et d’une beauté infinie. Ils vous accueillent sans préjugés. Pas de chichis, pas de paraître. Pas de barrières et pas de frontières. Ils vivent une vie dure, exigeante, qui force l’admiration (particulièrement en hiver), faite de routines, rythmée par le soin aux troupeaux, la traite des vaches, la préparation des repas (pas question d’aller au resto un soir de paresse), la coupe du bois, la transformation du lait, la préparation des viandes séchées ou l’approvisionnement en fourrage pour le bétail pour l’hiver. Une vie en harmonie avec la nature et qui vous fait redécouvrir les bonheurs simples : écouter la pluie s’abattre sur la yourte alors qu’on est bien au sec à l’intérieur, savourer une tasse de thé brulant au coin du feu quand le vent vous a glacé le sang, écouter les familles mongoles chanter des chants traditionnels à capella, parvenir à échanger quelques mots sans l’intermédiaire de la guide, grâce à des gestes et quelques mots de notre mini dictionnaire franco-mongole, profiter de la rivière pour se laver entièrement après 3 jours (presque) sans eau. Au réveil, nul ne sait ce qu’on trouvera en ouvrant la porte de la yourte : mouton et chèvre ? Troupeau de chevaux sauvages ? Des oiseaux en train de picorer le fromage qui sèche ?

Nous voyons tout cela avec nos yeux de vacanciers mais la réalité des mongoles doit certainement être souvent rude. Chaque jour est un recommencement. Seules les saisons apportent un peu de variation. Lorsqu’on tombe malade, comment font-ils pour assurer le quotidien ? Que se passe-t-il si l’on n’a pas prévu assez de fourrage pour l’hiver ? Certains nomades sont obligés de quitter les steppes lorsqu’un hiver trop difficile a décimé leur troupeau. Autre réalité un peu triste : la société de consommation investit aussi les steppes. On trouve de tout dans les petites villes : boissons sucrées venues de l’étranger (proximité de la Chine), alcool, diverses denrée alimentaires emballées sous plastique. Malheureusement, la gestion de ces nouveaux déchets n’a pas suivi. On rencontre donc fréquemment des bouteilles vides et papiers dans les steppes. Le mari de la responsable de l’agence locale en Mongolie a voulu développer une usine de traitement des bouteilles plastiques à Oulan Bator. Malheureusement, les prix bas de la Chine voisine font que ce projet n’a jamais pu aboutir. Il revient moins cher d’acheter en Chine que de recycler en Mongolie…

Et la scolarité ?

L’école est fort bien développée en Mongolie. Les enfants vont à l’école dès l’âge de 6 ans. Nous avons pu jeter un œil dans une école dans la petite ville d’Olzit près de laquelle nous avons séjourné. Cette école était en effet fort bien équipée. Un internat permet même aux enfants n’ayant pas de famille dans la ville d’aller tout de même à l’école. Bémol de la scolarité : de nombreux nomades restent à proximité des villes lors de la scolarité de leurs enfants. Moutons et autre bétail se disputent donc les mêmes terres et cela peut poser problème par rapport à la quantité d’herbe pour un trop grand nombre de bêtes.

Ce sont souvent les filles qui vont à l’université. Les garçons restent dans la steppe pour aider la famille aux travaux quotidiens. Revers de la médaille de ce système scolaire : les filles ne reviennent généralement pas dans leur famille. Et, ayant une certaine éducation et connaissances, le décalage culturel avec les garçons restés à la campagne est trop important. Elles préfèrent donc épouser des hommes de leur niveau. Certains nomades ne trouvent donc pas de fille à marier. Le même problème se retrouve dans les steppes reculées. Là, c’est tout simplement le manque d’habitants qui empêche certaines personnes de fonder une famille. Certains doivent parcourir des centaines de kilomètres pour trouver homme/femme à épouser.

A table !

La base de la nourriture mongole, c’est la viande. On trouve peu de légumes : carottes, pommes de terre (considérées comme légume), oignons, navets et du chou vert. Les nomades ne cultivent pas étant donné qu’ils changent de lieu 4 fois par an. Ils s’approvisionnent en légumes au village. On mange donc principalement du mouton, de la chèvre, du bœuf et du cheval (en hiver uniquement). Et des produits à base de lait, évidemment : fromage (sec, voir photos), de la crème fraîche, riz au lait, yaourts.

Echantillon de ce qu’on a mangé : raviolis maison avec du mouton et même des végétariens (après 3 jours de mouton non stop, ça faisait du bien de faire une pause), des pâtes maison (farine + eau, coupées en fines lamelles et cuites à la vapeur) avec du mouton ou une autre viande séchée et quelques légumes, du riz au lait non sucré, de la soupe avec de la viande, des pommes de terre et quelques légumes, du riz avec viande et légumes, du yaourt, etc.

Autant vous dire que mon premier plat en Belgique a été une bonne grosse soupe de légumes et un plat avec plein plein de légumes. Non, pas de mouton …

« Mais qu’avez-vous bien pu faire, en Mongolie ? »

Qu’avons-nous fait durant ces quelques jours au cœur de la steppe ? Pas grand-chose et beaucoup de choses à la fois : nous alternions randonnées et vie auprès des familles. Nous restions 2 jours dans une famille et marchions vers la famille suivante le 3^ème jour. Au menu : traite des vaches, transformation du lait, préparation des repas, coupe du bois, approvisionnement en eau à la rivière ou au puits, jeux ou chant avec les familles.

On a eu la chance d’assister au montage/démontage d’une yourte, ainsi qu’à une soirée de fiançailles, où le thé mongol à base de lait, l’airag (lait de jument fermenté), l’alcool de lait et la vodka coulaient à flot. Grand moment de découverte pour nous mais je pense que les mongols ont passé une bonne soirée avec nous également : ils nous ont fait gouter, re-gouter et re-re-gouter leurs fameux alcools cités plus haut. Et comme il est mal vu de refuser ce qu’un Mongole vous offre, imaginez notre désespoir en voyant arriver la x-ème tasse de lait de jument fermenté ou d’alcool de lait … Heureusement, nos intestins n’en n’ont pas trop souffert !

Bref, un voyage magnifique où l’on part à la découverte de l’autre et … à la découverte de soi-même. Une fabuleuse expérience que je recommande aux amateurs de grands espaces et qu’un mode de vie simple et sans luxe ne rebute pas !

Intéressés : visitez le site de l'agence via laquelle nous sommes partis : http://ecotourisme-voyages-alternatifs.com/

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